mon vide n’est pas un néant
il est un gouffre insondable
tour à tour plasma de sang et de feu
magma noir pétrifié qui s’effrite
je sombre dans ce non-néant
et me liquéfie dans les tréfonds
de ma peste nauséabonde
serais-je encore vamp-irique
la bête n’est-elle pas submergée
sa tête ne s’est-elle pas ouverte en deux
par le feu du désir et le mystère du sang
esyram est née, sublime auto parturition
mon être fracturé survit, déchiré, divisé
un et deux à la fois
esyram est moi et non moi
en moi et à l’extérieur de moi
esyram est
ni femme ni homme
femme et homme à la fois
au-delà du temps et de l’espace
esyram est rouge, je suis noire
esyram, né de RAM
cruelle dualité de mes deux natures
verticalité et horizontalité
croix tournante et transcendante
opposition du désir et du besoin
de l’imaginaire et du réel
de l’esprit et de la matière
esyram, dissolvant de mes crasses
cruelle annihilation de mon être aliéné par l’ego
source de ma névrose, paroxysme de mon chaos
tragique conquête d’un véritable espace de liberté
recherche de mes origines perdues
magique vision d’une odyssée abyssale
intuition archaïque et souterraine