Pervers Narcissique

Pour ma part...

Je suis observateur, et je connais très très bien un de ces spécimens...

Je me suis beaucoup documenté, j'ai lu, écouté.


J'ai appris que je suis naturellement immunisé contre ce genre de personnage. Mais c'est absolument involontaire et à l'insu de mon plein gré. Malheureusement, cette immunisation m'a fait longtemps ignorer les souffrances endurées par d'autres personnes.

Tout ce que j'ai pu découvrir en psycho sur ces êtres particulièrement bien armés pour survivre dans notre société, c'est que l'on ne peut que s'en protéger.

L'attaquer de front ne vous servira à rien, il serait victime.
Vous plaindre de son comportement à quelqu'un, il serait victime.
Se regrouper pour le mettre au pied du mur, il serait victime.

Pour l'avoir expérimenté, je n'ai trouvé AUCUN cas de figure où le PN ne s'en sort pas avec ses pirouettes habituelles.

Il est insaisissable, car toujours caché derrière quelqu'un, quelque chose.
Il n'est jamais responsable. Il vous fera toujours comprendre que vous vous trompez de cible.

Donc.

Il faut considérer le PN comme un parasite.
Il ne faut pas qu'il ai de prise du vous.
La moindre faiblesse psycho-morale, il s'engouffre dedans.
Un doute sur vos arguments ? C'est terminé.
Une question imprécise ? Vous êtes noyé dans la seconde.

Alors il faut lui couper l'herbe sous le pied, le prendre à son propre jeu, lui faire préciser sa pensé (qu'il n'exprime jamais clairement).

Au bout de quelques assauts, il se dirigera vers une cible plus docile.

Car le PN est bel est bien un prédateur. Si la victime potentielle résiste, ça ne l'intéresse plus.

Si on doit sortir un truc positif de ce genre de rencontre. C'est que le PN est un révélateur. Il met en évidence les faiblesses de chacun. Le manque de confiance en soi principalement. Mais aussi le manque de recul, de perspective. Il est évident qu'une demoiselle qui cherche et trouve l'image du père dans un PN...

Ma conclusion est donc : ne pas chercher à changer un PN (on ne peut pas changer les autres d'une manière générale), mais évoluer soi même vers une sphère ou un PN n'est qu'un clown triste.


Pour rappel, on est TOUS et TOUTES manipulateurs.
C'est une question de survie dans certaines situations ponctuelles.
Mais le PN est sur ON en permanence, il ne vit qu'à travers ça.

Une de mes meilleures amies a épousé un PN avec qui elle a eu 3 enfants.
Des années de guerre depuis qu'elle a décidé de divorcer. C'est elle qui m'a appris qu'il existe des réunions pour "victimes de PN". Elle s'y rend, ça la rassure...

J'ai oublié un détail...

Comme les choses sont très bien faites, le PN se trouve très souvent (toujours ?) en position de dominant(e).

Au travail, il n'aura pas à forcer son talent pour dominer ses employés.

Et en entendant les histoires de suicides un peu partout au boulot, je me demande si les cabinets de recrutement ne sont pas passés maître dans l'art d'utiliser ce type de personnalités pour "faire le ménage"...

En famille, il est tellement gentil, tellement serviable. Tout le monde le défend, personne ne veut y croire.


Et quand je dis "Il", c'est aussi "Elle" bien sûr

Il y aurait beaucoup à dire sur les mères et leur filles...

Et si on passe en mode psycho-généalogie, c'est édifiant...

Et là y a que Ayla qui fait l'effort de lire.

Citation :

Et là y a que Ayla qui fait l'effort de lire.

Voilà bien un exemple de perversité !

Oh ben on sait bien que c'est toujours çui qui dit qui est !!!!!


Non, mais hé, Syn, tu fais comment pour écrire si petit ?
J'ai du faire un copié-collé ailleurs pour pouvoir déchiffrer ?
Trofffor, Syn


Plus sérieusement, ton portrait du PN est terriblement ressemblant. Et c'est vrai que la seule défense est l'ignorance. Ce sont des êtres qui gravitent dans des énergies primaires qui se nourrissent des colères qu'ils génèrent, alors rester zen face à eux et leur regarder au-dessus des cheveux, ça les désactive. Même leur envoyer de l'amour les nourrit.

Et je répète ce que j'ai déjà dit ailleurs : ce fonctionnement, c'est celui de l'ego dont on a lâché les rênes. Un mécanisme de survie que nous avons tous. C'est pourquoi c'est important de se connecter avec des valeurs morales et que ce soient elles qui tiennent les rênes de notre psyché.

C'est à ça que sert l'éducation, en passant... Parents, c'est votre job.

Juste histoire de faire remonter le sujet au cas où il serait d'actualité.

Merci c'est vrai qu'il est intéressant le sujet et bien vu. je n'avais pas fait attention à ce que tu y disais au début:

"Encore pire que le triangle dramatique, car le pervers narcissique va systématiquement détourner toute tentative d'expression de l'autre, pour lui démontrer que c'est bien lui l'origine du problème.

Lorsqu'on se retrouve lié à une telle personne, le seul salut, c'est la fuite car il n'y aura que de l'épuisement grandissant à en tirer, et jamais la moindre satisfaction d'une quelconque reconnaissance de notre bon droit ou de notre sincérité car lorsqu'il n'a plus réponse, le pervers narcissique se contente d'arrêter la conversation.

Plouf "!

J'attrape la perche...
Il y a beaucoup à dire sur la perversion narcissique en effet, c'est un sujet qui malheureusement sera toujours d'actualité.
Ce qui serait intéressant maintenant c'est de savoir comment les victimes s'en sortent, comment elles arrivent à se reconstruire et surtout comment ne pas replonger de plus belle dans les griffes d'un PN !

J'ai connu ce genre de personnage, j'en ai souffert et je commence juste à sortir la tête de l'eau, enfin, de la vase plutôt.
Homme charismatique, beau parleur, intelligent, cultivé, beau de surcroit, doux, gentil, attentionné, bon coup, et ce petit regard triste par moment qui donne envie de le soigner : le vrai piège à gonzesses !

Et pourtant, il y avait des signes ! que je n'ai pas voulu voir au début, pour ne pas gâcher la passion naissante, et puis, j'avais un ex à oublier.... Mes failles, il les a vu tout de suite et s'y est engouffré, pour mieux me "travailler" !
Je ne vais pas m'étendre sur les détails et il ne manque pas de témoignages sur d'autres forums, je crois par contre qu'il n'est pas inutile de mettre en garde, au cas ou, d'autres femmes se laisseraient avoir.

Ayla, tu parles de spiritualité, que ce qui peut éventuellement les sauver c'est de grandir leur âme, etc.... ma réponse est non !! ils se servent de la spiritualité pour assoir leur pouvoir ! C'est une aubaine pour eux tout ce discours spiritualiste qu'ils connaissent par coeur et ils s'en servent ! Leur âme est vide et ils se nourrissent de celles des autres

Au début, c'est : "tu es une belle âme ! tu es éveillée ou ta coquille est très fine" une avalanche de flatteries spirituelles qui te font dire que c'est un peu trop, mais...why not ! on se met à rêver...
Et puis, ce détachement ! très spirituel.... il ne connait pas les mêmes émotions que le simple mortel, il vise l'amour inconditionnel (c'est d'ailleurs pour ça qu'il te laisse venir et ne t'appelle pas....... ben oui j'ai été un peu conne, aussi )
Ce fameux "non-jugement" ! bien pratique quand on ne veut pas être remis en question. Tu juges, donc tu es sombre, et ton esprit critique est peu à peu mis en veilleuse.

Et puis un jour, juste une petite critique sur sa façon de vivre et là c'est le chaos ! le gentil monsieur spirituel se transforme en monstre froid, cruel, intransigeant ! Tu es morte et bien morte à ses yeux ! du jour au lendemain, chaud et froid. La claque !
Mais on n'en reste pas là, car comme il a eu un discours spirituel d'amour inconditionnel pendant des mois et pour ne pas passer pour un escroc total, il garde le lien pour te distiller encore ses messages "lumineux", tu essaies d'y croire (pour lui plaire ? et ne pas le perdre ?) te fais la morale, sur ta "dualité", ton rôle de "victime" et ton côté sombre qu'il faut absolument rendre lumineux, avoir des émotions c'est puéril etc.... un vrai lavage de cerveau... Et toi, tu ne comprends pas ce qui t'arrive, parce que tu l'aimes encore, tu doutes et culpabilises et que les autres hommes à côté te paraissent si fades.... Il a garde son emprise longtemps, très longtemps ! J'ai essayé de m'améliorer, de me montrer plus spirituelle puisque c'était "ça" la cause de son rejet !

Quand je me suis aperçue que j'étais en train de réellement me détruire à son contact, que je perdais pieds, j'ai violemment coupé les ponts, sans retour en arrière. Cela fait déjà quelques mois, et je retrouve peu à peu mon identité.
Le problème maintenant, c'est que je vois des pervers narcissiques partout ! j'ai mes antennes grandes ouvertes, et n'ose plus vraiment faire confiance. Passage obligé sans doute.

Et puis, je doute encore... ai-je vraiment raison ? tout cela n'est-il pas de ma faute ? n'est-ce pas moi qui dramatise ? Est-ce moi la méchante ???

euh...voilà... bonjour

Bonjour,
j'ai pas encore relu tout le topic, mais j'ai passé beaucoup d'années avec ce type de personne et oui la fuite est le meilleur moyen de ne pas devenir ou bien bargot ou bien serial killer ..
ceci dit un pervers narcissique est capable de se pourrir toute une vie rien qu'en se mettant en scène dans des dramaturges qui le feront passer pour le marthyre de sevice heu pardon de service.
Quartz

Citation :

j'ai violemment coupé les ponts, sans retour en arrière

On a connu le même?
Très "bonne" expérience,même si elle est extrêmement difficile à integrer, et je comprends par où tu es passée..
Effectivement, "après", on les voit arriver de loin !

gw a écrit:

Juste histoire de faire remonter le sujet au cas où il serait d'actualité.

Non, non, c'est bon. On vit désormais dans un monde parfait où chacun respecte l'autre et tout va bien

Evidemment, je plaisante.

Eh bien pour ma part, j'avais tiré les leçons du dernier PN et voilàtypa que la vie m'en envoie un autre pour tester. Juste pour voir comment je vais (ne pas) me laisser (re)piéger.

La donne un peu différente, il ne s'agissait "que" d'un collaborateur, cette fois. Le scénario habituel : plein de charme, des intentions grandes, généreuses, on allait travailler la main dans la main, faire avancer ensemble la petite entreprise. On ne comptait pas nos heures, j'avais un bon salaire (mais pas faramineux non plus). Il attendait de moi des initiatives, des prises de responsabilités, surtout dans les domaines où il se sentait incompétent. Il me demandait également des choses dont j'avais dit dès le départ que je ne m'en sentais pas capable ni que j'avais envie de le faire (du commercial, pour ne pas le nommer). J'ai dit clairement non.

Tout est bien allé dans le meilleur des nouveaux mondes pendant quelques semaines, et puis un jour, il me remonte les bretelles comme à une apprentie à peine sortie de l'adolescence. Bon, j'avais un peu testé les limites, donc fair-play, je ne dis trop rien.

La seconde fois, il m'a prise à froid. Je me suis retrouvée petite fille devant son papa, j'ai mis trois jours à sortir d'un émotionnel chamboulé pour me rendre compte qu'il ne faisait que projeter sur moi son inconséquence, ses reproches étaient infondés, bref, le réveil.

Alors je me suis dégagée.
Le décès de mon frère m'a donné un impérieux besoin de "rentrer à la maison", je lui ai donc dit que je ne m'installerai pas près des bureaux dans cette ville éloignée de 100 km de "chez moi". J'allais pas lui dire que c'était à cause de son attitude, il n'était pô du près à l'entendre. J'aurais déclenché son grand jeu...

Total changement d'attitude de sa part.

Il est devenu flou, il a fait un peu la victime : pauvre de lui, pas secondé par les subalternes, un chouia de sentiment de trahison, du poids sur les épaules... J'ai fait semblant de ne RIEN voir, je gazouillais comme un pinson, heureuse de travailler.

Je ne cessais de lui demander une entrevue pour clarifier la suite, lui disant que je pouvais parfaitement faire ce travail en télétravail. Il ne savait pas, était submergé par des urgences plus urgentes.

J'ai compris que si ce n'était pas moi le tyran, ce serait lui. Le lendemain de mon départ, il m'a demandé une entrevue. "Pour fêter dignement ton départ, on pourrait manger ensemble". Ah ben non, le lendemain, ça n'allait pas, mais "volontiers la semaine prochaine". "Oui, un debriefing est important". — Ça faisait donc un mois qu'il savait que je partais.

Le jour du debriefing venu, j'étais déterminée d'un bloc. Je lui ai annoncé que j'allais continuer à m'occuper de sa compta, d'ailleurs, j'embarquais l'ordi, les classeurs, c'était ce qui était bien pour lui, pour l'entreprise. Il n'a pu qu'acquiescer.

Je me doute qu'un de ces jours, il va reprendre le pouvoir et se passer de mes services, mais pour l'instant, c'est parfait. Et sans l'ombre d'un conflit.

Alors quand on ne peut pas les éviter, les PN, il vaut mieux les tyranniser.
Moi, je leur dit merci à tous ceux que j'ai rencontrés. Ils m'ont aidée à savoir qui je suis, à ne plus laisser mon pouvoir, ils m'ont même enseigné à me fâcher. Et la terre n'a pas tremblé et je n'en suis pas morte.

Cela dit...
Je reste convaincue qu'un humain incarné sans âme, ça se peut pas.
Le pervers narcissique, c'est juste l'ego qui fonctionne par défaut. L'être n'a pas allumé son âme, il fonctionne par défaut, il s'occupe uniquement de son nombril, rien d'autre ne compte que sa survie à tous les niveaux.

Je m'attends toujours à ce que ces êtres les plus veules, un jour, allument la lumière dans les pièces, percutent sévèrement, gravissent les marches à la volée, me (nous) dépassent et rayonnent de toutes leurs couleurs, comme ils en ont le potentiel.

OK, en attendant, tant qu'ils sont dans l'obscurité, y'a AUCUNE raison qu'ils nous pourrissent la vie, ok, d'accord, y'a pas photo. Mais leur répondre par la haine, le jugement nous fait descendre dans leur obscurité. Et au fond, c'est bien ce qu'ils veulent... Ça les conforte dans leur avoir raison.

Soit les éviter totalement, soit les manipuler avant qu'ils nous manipulent.

Pour se défendre d'eux, on dit : indifférence, soutien des proches, estime de soi.

Ayla,je suis entièrement d'accord avec toi... !!


Sauge

Citation :

Pour se défendre d'eux, on dit : indifférence, soutien des proches, estime de soi.

J'apporte une précision, comme ça, en passant...


Il y a le pervers narcissique manipulateur.

Il y a la perverse narcissique manipulatrice.


Et dans ce domaine, la parité est parfaitement respectée.

:balance:

Et puis il y a aussi le pernard verssitulateur maninique à poil dur.
Une race à part.

Plus rare bien que beaucoup plus dangereuse.

Et là, je vais me coucher, il se fait tard...

Ce qu'est ce que je voulais dire...

C'est que dans une société où la domination masculine (Pierre B. si tu nous écoutes...) est implicite, on entendra plus facilement parler de manipulateur que de manipulatrice.

Une couche supplémentaire en fait.


Ajoutons à cela la domination purement physique. Un manipulateur poussé dans ses derniers retranchement va devenir menaçant et potentiellement violent.
La majorité du temps, il s'arrêtera avant, content de son effet. Ou tout simplement, son logiciel lui aura rappelé qu'il sortirait de son rôle de victime...

Mais si la "cible" est sa conjointe, il y a de fortes chances qu'il passe à l'acte. Et ce sera de la faute de madame qui ne fait rien qu'à l'embêter alors que lui il a tellement de problèmes.


La manipulatrice, la pauvre, aura plus de mal à jouer la carte de la violence. A moins qu'une catcheuse épouse Eli Semoun.

Citation :

La manipulatrice, la pauvre, aura plus de mal à jouer la carte de la violence

Il y a d'autres sortes de "violences" plus subtiles, et très efficaces, hélas..
Les mots, par exemple..

Je reviens, tel Colombo...

Pour vous conseiller de visionner le film : "A l'origine".

Une merveille sur le sujet que nous traitons ici.


Une lecture superficielle nous montre un petit escroc, malin sans plus, qui se fait embarqué dans un truc beaucoup trop gros pour lui.


Mais lorsque l'on connait l'existence des PN, la lecture est tout autre. Et le personnage reprend un grand nombre des caractéristiques.
La plus flagrante étant cette capacité extraordinaire à inspirer confiance et à faire supporter aux autres toutes les responsabilités sans qu'il n'ait à dire ou faire quoi que ce soit.

Édifiant.

Oh que je te suis bien Hélène !!!!!!!!!!!!!
La perversité narcissique n'est pas l'apanage des hommes, j'en suis une preuve vivante encore. Et si je dis vivant, c'est que j'ai failli passer au fil de la lame tenue par la dame...
Et ce n'est pas parce que je fais un bon 90 kilos que ça empêchait la dame de 65 kilos de me cogner dessus (bon, j'aurais voulu la calmer avec les mêmes arguments, ça aurait tourner à mon avantage....)
Quand à l'utilisation des mots.... Alors là.... Désolé Mesdames mais on connait votre propention à manier la langue et les sentiments... Vais encore me faire tuer moi là...
Je confirme ce qui a été dit pour ce qui est de l'attitude à adopter envers ces gens là : une seule chose, FUIR ET NE JAMAIS PLUS REPONDRE AUX ATTAQUES !!!!
Seul l'isolement peut les désamorcer. Ils connaissent toutes les ficelles de la persuasion . Quand ce n'est pas par les bons sentiments, c'est par l'attaque en règle, la remise en question des actions et attitude de l'autre.
Même une réaction de rebellion, de colère de votre part est déjà une victoire pour eux !!!!
Vous êtes déjà foutu car ils ont renouer le lien et ont tôt fait de vous engluer dans leurs toiles et vont à nouveau avoir l'ascendant sur vous.
C'est incroyable !!!!
Et le pire, c'est que vous finissez par perdre tout sens de jugement, tout vos arguments tombent sous leurs aptitude à la persuasion.
On en vient à perdre tout sens critique et à se DIRE QU ON EST RESPONSABLE DE TOUT.
Je pourrais en parler longtemps car ces 2 années ont été 1 calvaire. Il faut en être totalement sorti pour s'en rendre compte ...
Je remercie tout ceux qui ont apporté leur contribution à ce sujet car c'est très important pour les victimes de pouvoir se recadreret de se dire que "non, c'est pas moi qui déconne".....
Ca va très loin....
Et même avec une DAME...

Merci pour vos témoignages... le sujet est lourd et c'est bon de savoir que d'autres comprennent par où on est passé.
Pour autant, en parler hier, ressasser finalement tout cela m'a fait comprendre que je n'en suis pas encore totalement sortie. J'ai pris conscience du mal fait, cela oui. Une confiance en soi à reconstruire, et je pense qu'il y a encore du boulot. Un mal qui touche au plus profond de ce que l'on est, à l'intime.
Ce n'est pas pour rien qu'on parle de perversion ici, qui est bien différent de la manipulation banale dont on est tous capables.
Mais on apprend beaucoup sur soi oui. Pourquoi avoir laissé la possibilité à ce genre de personne de venir mettre le chaos chez soi...

Naturelaugalop : Je le pensais en écrivant, mais je ne l'ai pas mis... Je pense en fait que LA PN aura moins de scrupules à passer à l'acte physiquement.
Tout simplement parce qu'au fond d'elle, elle attend une réplique, qui la mettra dans sa position préférée. Parce qu'une fois au commissariat, la différence entre un mari qui bat sa femme, et un gars qui se défend, et ben... c'est chaud...

Feufolet : Il y a pas mal de raisons qui font qu'un PN rentre dans nos vies. La première, c'est que l'on a la tendance naturelle à faire confiance aux autres. On est ouvert, sensible, naïf.
On ne veut de mal à personne, on imagine que tout le monde est comme cela. Et dans le cas d'un couple, l'Amour rend aveugle (et con) c'est bien connu. Et lorsqu'on ouvre les yeux, il est bien bien bien trop tard.

Le dernier recours étant un remake de la Grande évasion. Puisqu'il faut fuir ET se cacher.

En fait avec le PN, on a surtout un modèle plus qu'une espèce humaine. Il s'agit de tendances, de comportements qui en viennent à se cristaliser plus ou moins jusqu'à devenir un mode courant qui est pour le PN lui (elle) même un piège dont il lui sera extrêmement difficile de se libérer.

Je ne reviendrai pas sur la solution simple que constitue la non-implication, à ceci-près que celle-ci peut être imposée par les circonstances ou les faits.

Savoir reconnaître un PN, c'est donc une question de sauvegarde personnelle qui est très inconfortable car elle touche à notre conception de la nature humaine, le mythe de l'homme bon ou qui ne peut pas être que mauvais, etc ...

Là où ça se complique, c'est en termes de tendance, puisque là, nous avons tous nos parts de narcissisme, mais nous avons également tous, nos parts de perversion pour la bonne raison que nous avons tous nos parts de vide.

C'est-là, à mon sens qu'est le fil du rasoir puisque lorsque tu dis Ayla, qu'il n'y a que deux façons de réagir à un PN, c'est soit d'être manipulé, soit de le manipuler, euh ... es tu bien sûre du camp dans lequel tu te places ?

Surtout que tant que le caractère inné de la PN n'est pas établi, il faut garder à l'esprit qu'on le devient. Même si dans la plupart des cas d'école on peut envisager qu'il s'agisse d'un problème de croissance en quelque sorte, un truc qui s'est mal passé dans la petite enfance, il y a quand même les évolutions de l'âge adulte, celles qui sont justement liées à nos choix de valeurs prioritaires. Tout le monde a au moins un copain d'enfance qu'on a vu mal tourner à l'âge adulte et devenir le roi des cons alors qu'il était plutôt sympa quand il était encore notre copain.

Ce que je veux dire par là, c'est que la PN, ce n'est pas que l'autre quoi , c'est un peu le dileme de Faust pour chacun, aussi.

Je pense que la différence entre un véritable PN et un manipulateur ordinaire (autant dire tout le monde) c'est la conscience qu'on en a.
Si nous sommes tous capables un jour ou l'autre de verser dans la manipulation, bouffer au lieu d'être bouffé et pour cela utiliser les "armes" courantes à notre propre survie et savoir s'arrêter à temps quand notre conscience nous fait savoir que c'est mal, le PN lui, ne s'en rend même pas compte !
Quand nous nous surprenons par moment à jouer de manipulation pour obtenir quelque chose, et quand on s'aperçoit que par ce jeu l'autre en a peut être souffert, on se sent mal, tout simplement. Le PN, non ! il est dénué d'empathie ! et c'est là, qu'il y a pathologie, à mon sens, et ne concerne pas tout le monde.

Feufolet a écrit:

Je pense que la différence entre un véritable PN et un manipulateur ordinaire (autant dire tout le monde) c'est la conscience qu'on en a.

Oui, tout à fait, je crois que ça rejoint des notions comme la toute-puissance ou une difficulté fondamentale à envisager la séparation d'avec l'autre. L'autre est assimilé à soi-même, comme un prolongement de soi-même et à ce titre n'a pas de désirs en propre, pas d'opinion en propre, pas de ressenti en propre. Le PN n'a pas le sentiment de nuire à l'autre, il se sent juste , légitime, il n'a même pas le sentiment de manipuler, ce qui à ce stade n'a plus de sens pour lui.

C'est là que pour ma part, par exemple, je n'exclue pas la perversion dans le concept d'unité, de retour au Grand UN qui sous des dehors spirituels n'en reste pas moins une négation de l'autre.

J'allais le dire !

Qui peut prétendre ne JAMAIS avoir été un PN ?
Je le serine encore, c'est une configuration de base interne à chaque être humain. C'est l'ego par defaut.

Ensuite, il y a la conscience, les valeurs personnelles, l'intention de dépasser le simple fonctionnement de base et de cesser d'être un PN.

Donc quand (et seulement quand) je me trouve face à un qui vient de décider d'être PN, à mon tour, je décide d'être plus manipulatrice que lui, ou d'être indifférente. Dans les deux cas, ça n'a rien à avoir avec une jolie relation enrichissante, aimante, etc.

Ce n'est qu'un moment dans la relation.

Si grâce à cette attitude, je peux inciter l'autre à sortir de son fonctionnement PN et engager une communication vraie où on tenterait à deux de résoudre le problème, parfait ! Si l'autre reste dans son fonctionnement de manipulateur, hop, je vais voir ailleurs si j'y suis.

Tout cela est très mouvant.

Il y a des PN chronique et indécrottables, c'est certain. Ceux-là peuvent rester dans leur coin. Et puis il y a les occasionnels, qu'on peut aider à switcher avec la conscience.

Et puis il y a soi. Mais combien de fois je me surprends à glisser dans le schéma ? Au moins une fois par jour, je pense... Et je me reprends, et je retire ce que je viens de dire. Pô compliqué.

Et puis à force, on arrive à en faire une attitude, un reflexe, on y glisse de moins en moins. Sauf aux pleines Lunes hormonales...

Alors on refait monter le sujet, on en cause, et on reprend sa copie cent fois sur le métier.

Piouala