L'homme qui parle aux plantes

Kodama a écrit:

Alors d'après l'auteur, si la coupe entre dans un plan global en accord avec l'esprit du jardin, du lieu... aucune souffrance. J'en déduis que sinon il y a souffrance... mais à quel niveau, car la plante n'a pas d'ego... enfin c'est déjà une piste !

Je suis un peu étonné de cette affirmation selon laquelle la plante n'a pas d'ego.

D'abord parce que d'un point de vue purement physique, c'est une évidence que chaque plante se distingue des autres, et que d'un autre côté nous avons la possible communication avec la conscience des arbres et qu'au niveau du petit peuple, le regne des fées me semble très imbriqué avec ce qui fait des fleurs !

L'abandon me semble être une caractéristique fondamentale du regne végétal, même si l'on peut observer par ailleurs une réactivité et une force de manifestation qu'en tant qu'être humain, on pourrait parfois prendre en exemple.

Donc s'il y a souffrance, à quel niveau cela pourrait se manifester ? Si pour ma part, je ne dirais pas que la plante ne possède pas d'ego, mais il est un fait qu'elle ne possède pas de systeme nerveux, donc, chez nous la souffrance est de l'ordre de la sensation physique mais aussi sur un plan psychologique, au niveau de la déception, du dégout, du rejet, etc ... Je pense que chez la plante, la souffrance peut très bien s'exprimer sur ce plan.

Il y a par exemple un possible échange formidable entre un jardinier et un rosier. Je parle du rosier qui est par excellence une plante "domestique", qui à l'instar de nos animaux domestiques, vit dans notre aura, ce que ne font pas nécessairement les plantes dites sauvages.

Il y a longtemps de ça, j'avais emménagé dans une petite maison de ville avec jardinet. Cette maison avait été inhabitée pendant plusieurs années et le jardin était envahi de tout ce qu'on peut imaginer. Le long des murs de la maison il y avait un vieux rosier dont les branches à terre faisait pas loin de 6/7 cm de diamètre avec des épines de taille impressionnante. Ce rosier avait tout d'un rosier mort, et pourtant, bien qu'autour la nature reprenait ses formes de printemps, le rosier ne semblait pas faire grand chose. Pourtant, plutôt que de le couper, j'ai commencer par le tailler, avec en premier lieu le fait d'enlever les épines géantes parce que mes filles étaient petites et pouvaient très facilement se blesser. Bref, j'ai commencer ce travail, en expliquant au rosier pourquoi je le faisais. Et puis j'ai prolongé la taille pour des raisons pratiques, ce rosier grimpant couvrait non seulement les murs mais aussi les fenetres et les volets, etc ...

C'était un travail quotidien et à chaque prise de décision de coupe ou de soutien, quelque part, je demandais au rosier, si cela le fatiguait que telle ou telle branche soit ainsi ... bref, on se parlait. Le rosier mort a commencé à faire des bourgeons. Au bout du compte il est devenu un rosier tout à fait magnifique qui couvrait presque toute la maison et nous faisait d'énormes roses rouges de Mars à Décembre !!! (ce qu'il n'avait pas fait depuis des années selon les dires des voisins !) Dingue, même avec le gel ! J'étais très fier de lui et comme il poussait à vitesse grand V, il fallait l'aider à positionner ses nouvelles pousses, donc, c'était un entretient quasi quotidien. J'adorais çà ! Nous avions donc beaucoup de moments à nous en quelque sorte.

Un jour est venu la séparation d'avec mon épouse et j'ai donc déménagé, non sans avoir confié à mes filles l'entretient du jardin, de la piscine de fées, des fleurs qui revenaient chaque année, etc ... et donc, du rosier. Elles étaient petites, donc elles n'ont pas tellement suivi le truc, et leur mère, en bonne matérialiste n'avait pour ces ornements pas plus de pensée bienveillante que pour n'importe quel papier peint.

Vous n'allez sûrement pas le croire mais j'ai quitté la maison un premier janvier grosso modo, et cette année là, le rosier n'a pas fait grand chose en terme de floraison, ce qui n'était vraiment pas son habitude. Et l'année suivante, il n'a tout simplement pas fait un bourgeon et l'année d'après, mon ex-épouse l'avait purement et simplement supprimé.

Je sais qu'il se languissait de moi, parce que c'est ce qu'il me disait, les rares fois où je revenais pour chercher mes filles.

L'année dernière ,j'ai lu un livre intitulé "La vie secrête des plantes" mais je n'ai plus les références (auteur, ISBN, etc) dans lequel étaient relatées des expériences tout à fait scientifiques avec capteurs en tout genres et qui montraient que les plantes réagissaient à des stimuli de toutes sortes.

Elles percevaient qu'on allait leur faire du mal ou les couper mais aussi des attitudes peaucoup plus positives envers elles.

Il était même question d'expériences où des plantes avaient été témoin de meurtre et qui avaient réagi à la présence du meurtrier mis en présence de la plante témoin du crime.

Je ne sais plus les détails mais il me semble que les dites expériences et manières de capter les réactions des plantes avaient été faites suite aux travaux d'un scientifique russe.

Alors oui on peut parler aux plantes et pas seulement aux arbres!

Effectivement, j'avais lu un article sur ces expériences. On montre que lorsque tu coupes une feuille à une plante et bien après lorsque tu te rapproches une fois après, elle réduit son aura ! Impressionnant et d'un autre côté, normal. Elle ressent ce qu'on va faire voire elle ressent et/ou reconnait la personne qui lui a fait subir cela et elle réagit !

Pour moi ce n'est pas une question d'ego. On est sur un autre plan.

les pierres par exemple, lorsqu'on les traite mal, il y a réaction et on ressent cela ! Un menhir, par exemple qui a vécu une certaine expérience avec des êtres humains (les rituels de certains et l'approche). Et bien lorsque tu viens derrière, il y a parfois chez certains comme une méfiance, une fermeture avant de se faire admettre !

Peut-être qu'au fond, nous avons une trop haute opinion de nous-mêmes et nous croyons nous peut-être trop supérieurs ...

[quote="mraow"]

Arwen a écrit:

... En discutant avec un de ces chamans qui préfère maintenant qu'on l'oublie, révolté de voir ce qu'on fait aujourd'hui du mot de chamanisme, j'ai appris que l'usage de psychotropes est rarement utilisé. C'est un peu le procédé d'urgence, la descente aux enfers des ambriens, parce qu'il faut agir vite. "Quant au chaman qui consomme des champignons, des plantes, ou autres, même si c'est un indien d'amazonie, c'est d'abord un drogué."
Dans des conditions plus posées, le chaman n'a pas besoin de chimie externe pour faire le voyage qu'il a à faire et ça fait partie de toute sa vie d'apprentissages.
Il y a des petits témoignages comme ça, qui marquent...

Sur cet autre sujet, je dirai que les témoignages différent et certains vrais chamans utilisent certaines plantes maîtresses. Les traiter de drogués, je trouve cela un peu poussé quand même bien que tout dépend de la notion que l'on a de drogué. On appréhende des phénomènes avec des yeux d'une autre culture et certaisn a priori parfois basé sur notre culture et conception du monde.

maintenant, pour avoir assisté à une cérémonie avec un pseudo chaman autour d'un feu, j'ai été très interloquée par certaisn comportements exagérés car pour certains forcés et non naturels et honnêtes car trop ritualisés (c'était ses éléves de ses formations). certes, il y a beaucoup d'abus, de détournement avec les néochamans qui ont souvent peu étudié par rapport à ce qui se fait normalement. Pour autant, certains sont sincères mais généralement ils poursuivent leurs traditions et cultures. Certaines pratiques nous choquent peut-être mais ce sont leurs traditions comme certaines de nos pratiques peuvent en choquer d'autres. cf la vision de notre monde par certaisn indiens tels que les kogis.

Citation :

Concernant l'état modifié de conscience, il est fortement favorisé, justement, par l'état de stress général que subit l'organisme. C'est le but recherché dans les tentes de sudation : tu mets le corps en souffrance, les défenses s'épuisent, et tu pars... C'est un simple mécanisme de sauvegarde.

Eh oui...
Quant aux plantes utilisées , il y a aussi la bonne vieille "Datura"..avec ses effets hallucinogènes puissants..

gw a écrit:

Je suis un peu étonné de cette affirmation selon laquelle la plante n'a pas d'ego.

Attention, si la plante est séparée du tout, c'est uniquement dans ton mental ! L'ego et notre outil en tant qu'humain. C'est pour ça qu'il y a un Deva, les fées, etc... pour s'occuper des plantes. Après, il y a le Grand Esprit présent en chaque chose... qui peut transmettre son information à l'humain sous une forme équivalente à un mental qui parle. Je l'ai expérimenté, je crois l'avoir déjà dit il y a longtemps, avec un gobelet plastique. A-t-il un ego ? Pourtant, je capter des infos à son sujet comme s'il me parlait. Sujet délicat, de toute façon ! Et effectivement, la notion de souffrance d'un plante est différente de la souffrance nerveuse de l'humain. Là, je pense que Steiner explique cela très bien. Je n'ai malheureusement pas tout en tête !


Pour les plantes hallucinogènes... tout est question d'intention... le drogué est celui qui fuit une réalité. Un chaman n'a pas cette intention, en principe ! Les plantes peuvent être un starter pour ouvrir les perceptions qui par la suite seront active sans plantes. Dans tous les cas, les chaman se préparent plusieurs semaines, mois... avant de commencer toute incursion dans l'invisible. Mais faut dire qu'il n'est jamais monté aussi haut que nous dans nos avions !

Autre possibilité vécue par moi-même... une personne appelle l'esprit de la plante concernée... lui demande de fusionner avec moi... je décolle comme jamais je ne l'ai fait avec utilisation de la plante matérielle ! Vous pouvez faire cela avec la lavande pour baisser une tension artérielle trop forte !

Quand je parle de "drogués", je parle de celui celle qui est dans cette dépendance addictive à un psychotrope.

Un chaman, aussi vrai soit-il, qui ne peut faire son boulot de chaman sans devoir se faire sa dose quotidienne de plante maîtresse, ou qui manifeste des signes de manques à l'occasion d'un seuvrage, correspond, pour moi, à cela. Et je peux même imaginer des traditions où cela fait partie de la doxa.

Et à la limite, c'est pas grave, si le chaman junky perdu au fond des bois est heureux avec sa tradition de défonce, et que comme cela il a sa place dans la société qu'il sert! Bah c'est bien.
Mais quand ceux là même, sortent de la forêt à l'occasion d'un rassemblement, et invitent qui veut l'entendre à la consommation d'un produit illicite pour accéder à la lumière de la vérité, ou en tout cas à leur réalité de défoncé, et qu'ils en vendent à la sortie du discours, ou que des livres, des blogs ou des forums, portent au pinacle la seringue bio et traditionnelle, j'ai le poil qui se hérisse.

Que ce soit bien clair : je ne fais pas le lien systématique plante = drogué, je propose juste de regarder le lien qui unit le chaman à son champignon.

Ca peut être une alliance d'esprit, autant que la quête de la tototte à jamais perdue...

Citation :

Les plantes peuvent être un starter pour ouvrir les perceptions qui par la suite seront active sans plantes.

Un starter, pourquoi pas, mais entre un doigt de pastis( avec de l'eau) et un mélange de plantes "ad hoc", il me semble que le "top depart" est plus soft..
Très bien decrits dans les bouquins de Castaneda et Coehlo, les effets chamaniques des plantes..Surtout sur les "apprentis"..

Et l'habitude du starter crée la dependance, Calou (pardon, Mraow) a très bien cible le" souci"..

Dans tous les cas, il est clair qu'utiliser un adjuvant consiste à forcer une condition qui n'est pas acquise !

Je pratique le chamanisme depuis + de 10 ans, sans drogue d'aucune sorte. Le passage en conscience modifiée se fait grâce au tambour ou grâce à rien du tout. ça permet de discuter avec la nature et elle nous raconte pas mal de choses... hein Kodama...
Quand une plante nous dit que nous pourrions la cueillir pour en faire des infusions, je n'ai pas fumé la moquette et ce n'est surement pas une plante maso...

Yep ! Aujourd'hui justement... je vais chez le dentiste. J'entre dans la salle d'attente, un peu speed avec le mal de dent, la peur d'être en retard, un nouveau dentiste... un ficus de 2m... je me branche, il m'aide à m'enraciner, me calmer... en échange je lui donne de l'amour... quoi d'autre, j'en savais rien... je veux me débrancher... ben il en redemande, de l'attention, tout simplement ! Il est content d'être là, il considère comme son rôle d'apaiser l'ambiance de la salle... mais personne ne fait vraiment attention à lui... du coup il est content qu'on lui apporte considération... voila un petit échange tranquilou. Puis j'avise une autre plante un peu exotique, dans un autre coin... bof, pas grand chose... elle n'a pas envie de causer ! En fait elle n'est pas du tout à sa place, elle s'ennuie, elle est "ailleurs".... j'essaie de voir si on peu faire quelque chose pour elle... bof, rien ne sort ! Tant pis !!!