C'est en lisant le topic sur les entités que j'ai noté au passage plusieurs réflexions au sujet de savoir si deux clairvoyants voyaient la même chose.
C'est une bonne question dans la mesure où les perceptions demeurent éminement personnelles, mais comme dans la vie de tous les jours, finalement.
Quand on fait des appels à témoin par exemple : la police s'arrache les cheveux, parce que la plupart du temps, ils ont des descriptions qui diffèrent sensiblement. C'est un véritable travail que de pointer les similitudes et petit à petit dégager de tout ça, une version concensuelle qui est peut-être la réalité et peut-être pas.
Et pourtant c'est vu avec de vrais yeux, entendu avec de vraies oreilles, mais par des gens qui ne sont pas situé au même endroit strictement et dont l'attention, avant l'événement qu'ils relatent, était déjà mobilisée par autre chose.
Donc, dans le cas des perceptions extra-sensorielles - appellons-les comme ça si vous voulez bien - on peut envisager un problème similaire voire pire encore.
Ce qui est perçu par les sens concerne grosso-modo une seule gamme de fréquence, alors que ce qui peut être perçu par les extra-sens, peut se dérouler sur plusieurs plans, plusieurs gammes de fréquence simultanément, selon un temps très maléable qui peut aussi bien amener des visions de présent, que de passé ou d'avenir.
Donc que deux "sensitifs" adoptent un même point de vue peut sembler extrêmement difficile voire impossible. Quand on voit déjà la difficulté d'obtenir véritablement un consensus en matière de mesure au pendule, on peut effectivement se poser la question.
Et pourtant, moi je dois dire, que les expériences les plus profondément gravées en moi, sont en grande partie des expériences en 'tandem" je dirais.
J'adore travailler à deux, explorer à deux. Je ne l'ai pas vraiment fait à plus que deux mais c'est très certainement possible. Vous vous retrouvez, comme d'hab je sais pas où, je sais pas quand, ni foutrement pourquoi mais vous vous retrouvez à deux dans le même contexte déconcertant.
Une pièce, ouverte. Un petit bassin au centre, autour de ce bassin une sorte de déambulatoire à colonnes qui donne directement sur le dehors. Un dehors qui est en contre bas, avec la mer tout en bas. Il fait bon, le soleil est pourtant bas, des voilages entre les colonnes se soulèvent avec le vent. On le sent aussi sur la peau qui n'est pas couverte, ou alors, le strict minimum.
J'ai "attérit" d'un côté de la pièce, l'autre a attérit à l'opposé. Nous regardons le bassin, nous nous le décrivons mutuellement, nous décrivons la perspective que nous en avons. Quitte à ... c'est tentant, on descend les marches et on se plonge dans une eau chaude, parfumée d'épices. Et on continue, ainsi installés notre exploration du lieu : les fresques sur les murs. Nous nous demandons, quelle époque sommes-nous ?
Cela doit être quelque part en Méditérrannée et les cheveux des dames représentées sur les fresques nous fait penser à un contexte Crétois. Cela ne tombe pas sous le sens, nous échangeons ce que nous connaissons l'un et l'autre de ce temps, et une autre partie de nous vient à humer d'avantage, au-delà de ces murs, se laisse pénétrer de ce qui est de cette situation.
Il y a donc, ceux qui explorent, pendant que les autres sont tranquillement à discuter dans le bassin, pendant que d'autres encore sont quelque part assis dans des canapés, à se dire tout ça à haute voix.
Donc, oui, je pense que c'est possible d'avoir une même perception d'un "au-delà".
Je me souviendrai à jamais de cette autre fois, où après une longue chevauchée dans le désert, on s'arrête au beau milieu de nul part, et quand je demande à l'amie qui m'accompagne lors de cette chevauchée : "mais qu'est-ce qu'on fou là ?" elle me dit juste : "euh ! ... retournes-toi s'il te plait !", et là, je me retourne et me rend compte qu'on est tous entre les pattes du sphinx. Oooops !
Ce genre de chose quoi ! Alors je dis : Yes, we can !