Pierre Rabhi

Pierre Rabhi était dans le Figaro Magazine de ce week-end du 3 janvier.

Pourquoi ne pas PRODUIRE AUTREMENT ?
Nous sommes entrés dans un cycle où l’espèce humaine s’est métamorphosée en cataclysme pour la planète, explique Pierre Rabhi. A partir de ce constat, ce poète et paysan, qui remporte auprès du public un succès grandissant, nous donne quelques solutions simples pour notre survie.

Extraits.

(…) Alors que la Terre a de quoi nous nourrir aussi bien matériellement que spirituellement, nous ne trouvons rien de mieux à faire que de la dégrader, de la polluer, d’en épuiser les ressources. (…) Au lieu de décider de nous humaniser, nous avons laissé les pleins pouvoirs au démiurge pour un champ de prodiges qui ne sont ni dans l’harmonie ni dans le bonheur.(…)
De l’école à l’université, on est enfermé dans des « bahuts » ; on travaille dans des « boîtes », petites, moyennes ou grosses ; pour s’amuser on va « en boîte » où l’on se rend dans sa « caisse » ; reste enfin la boîte où l’on place les vieux en attendant l’ultime boîte que je vous laisse deviner. Il est frappant de constater que l’itinéraire d’un être humain dans la modernité, avec une telle illusion de libération, n’est qu’enfermement… (…)
J’ai été à la très rigoureuse école de la terre et je me sens fils de la nature. Pendant que je vous parle, je ne m’occupe pas de savoir si mon cœur continue à battre, si ma respiration est là. Nous avons tous des fonctions organiques, c’est en cela que nous sommes la nature, alors que le mental humain, avec ses artifices, a décrété qu’il y avait la nature et nous. (…)
L’homme démiurge a oublié que la nature fonctionne selon le principe de la coopération. Il est le seul ici-bas à avoir si violemment transgressé les lois du cycle illimité où la vie donne la vie pour donner la vie, telle une symphonie biologique. (…)
Ce que nous devons faire, accomplissons-le. Même si l’on n’arrive pas à éteindre l’incendie, on aura été cohérent avec soi-même. Cohérence noble et bienfaisante, en même temps qu’affirmation de ce libre arbitre qui fait de nous des êtres vraiment dignes et responsables. (…)

(propos recueillis par Patrice de Méritens)

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