Chère Mademoiselle Macaron,
Il faut que je t'avoue quelque chose.
Pour être honnête avec toi, je ne suis pas tout à fait celle que tu crois.
Tu sais, celle qui sourit et qui plaisante. Celle qui pétille. Celle qui est légère. Celle qui vit.
Peut-être était-ce inévitable et ce, dès le début. Je me suis voulue autre, je cherchais les regards et l'estime que je ne trouvais plus en moi. Peut-être qu'ici, au fond, on est tous un peu comme ça.
Sous le prétexte du partage et des découvertes, on cherche l'amour et la reconnaissance.
La plupart se cache encore derrière une bannière colorée ou un étrange pseudonyme, mais au fond je sais.
Mademoiselle Macaron, mon idéale, mon double. Je t'envie. J'aimerais devenir comme toi.
Celle qui ose et qui joue. Celle qui ne réfléchit plus. Celle qui ne cherche plus. Celle qui ne souffre pas.
Seulement voilà. Je ne suis pas toi.
Je me sens là, pauvre chose. Ballotée par ma vie sans comprendre ce qui m'arrive.
Pourquoi tout ce vide en moi. Pourquoi cette fatigue. Pourquoi cette tristesse.
J'ai si honte de ne pas réussir à être comme toi. Fière et confiante. Solide et gaie.
Je rêve que tu me confies ce merveilleux secret.
Aujourd'hui, je me fais une petite place ici.
Je suis là aussi, avec toi. Derrière ton nom étrange.
Si tu savais à quel point j'ai besoin d'être soignée et rassurée. Et de trouver enfin ma voie.
Mais tu es là aussi pour ça parfois. Pour me chuchoter que tout ira bien et qu'il faut continuer.
Que la vie n'est pas toujours si lourde et dure. Qu'il suffirait de presque rien pour tout changer.
Merci d'être là, Mademoiselle Macaron. Ma jumelle inespérée, à moi, l'éternelle solitaire qui ne suis la soeur de personne.