Et si les lieux, même sacrés, n'existaient qu'en fonction du temps? (plus vieux, d'ailleurs en ce midi . . . moins le quart)?
Dans ma quête sur le chemin, muni de la canne de pèle rein,
De son extrémité frappant chaque case, son dans chaque pierre,
J'écoutais la vibration qui remontait jusque dans ma main.
Acti-vent chaque porte avant d'en franchir le seuil,
J'en admirais en aveugle le travail subtil, en tendant en moi sans en avoir l'erre
Cette oreille qu'un âne, une mite et un rat me proposèrent de tendre !
Accepter de mourir, de lâcher-prise, seul moyen pour apprendre !
Lavé de mes noires sœurs par cette eau lustrale, retrouvant ma blancheur,
J'avançais en conscience, sublimé, vers cette inaccessible étoile. Était-ce de l’orgueil ?
Les ailes brûlées à son feu sacré, je redescendis sur terre : point n’était encore l’heure !
Temple en ruines, démantelé ; autel renversé : témoins de l’impermanence des constructions humaines.
Un Vieil Ibis me fit remarquer non loin de l’autel, la présence d’un puits.
Que ceux qui ont des yeux… voient , a dit le Maître, sans haine.
Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et inversement ;
Unir les deux sera de ta quête l’aboutissement.
Au fond, la lumière de l’Etoile se reflétait faiblement sur un objet à la surface polie.
Entrecroisant deux madriers portant les lettres J et B, installant une corde de Fortune,
Réunissant donc le Masculin et le Féminin, j’accédais à une clef d’or plus qu’opportune !
Elle ouvrait la lourde porte qui garantissait la visite de l’intérieur de la terre.
Après avoir gravi des degrés et des degrés, j’accédais enfin à une salle immense.
Ses parois battaient d’un frémissement régulier, rythme des Ecoles de Mystères.
Au centre, un autel sur lequel brillait doucement une triple flamme, symbole de l’Alliance,
Amour, Sagesse, Volonté ; Rose, Jaune, Bleu : mon feu sacré : Kadosh, je m’y plongeai avec assurance.
Rouge Phénix incandescent, je m’embrasai et renaquis de mes cendres : Christ superbe.
Présence Je Suis, J’étais dans mon cœur, dans mon temple corporel.
Sur cet autel, je pris la pierre du Maître architecte, gravée du Mot : le Mot sacré,
le Verbe ineffable, le Nom de Dieu, celui qu’on appelle Éternel.
Dans ma candeur d’Homme nouveau, né deux fois, j’osai le prononcer, ce mot sacré.
Aussitôt le ciel s’ouvrit, un tourbillon d’énergie m’enveloppa, lumière d’Or et d’Amour.
Je La vis : La Source, le Père, Ain Soph. Avec Lui, je suis Un, humble dans ma divinité.
Et je connus mon nom : Aor, A or, A ur, la Lumière incréée, A ur, Aour.
J’avais maintenant l’Age, l’Age d’or et il était l’heure : l’heure du retour en Lui , en toute sérénité.
Bon, c pas tout, chat, c l'heure de sustenter notre corps par sa nourriture terrestre!