Message d'espoir

Texte reçu d'une amie qui attendait les résultats définitifs pour sa fille atteinte depuis 3 ans d'un cancer récidivant :


"Hier matin…. Ma fille a passé son examen de contrôle avec brio.

« PAS D’ANOMALIE »

Ces deux mots sont beaux comme du chabadabada…. Chabadabada.

Je profite de ce coup d’hélium. Je vais le pas léger, l’écharpe flottante, l’air jouasse de la gourgandine qui vient d’obtenir son premier rendez-vous. Je souris aux horodateurs. Quand le petit bonhomme est rouge aux passages cloutés, Mick Jagger dans ma tête fait ses gammes, SA TIS FAC TION …Mes nikes vertes sont des catapultes, le reste du corps est le projectile, Je suis le petit homme de Topor qui s’envole sur l’écran de télé. FFFFUIIIT !!! J’ai comme lui les bras écartés puisque, clac !
Merde… J’ai refermé la porte de l’appart sur toutes mes entraves, mon sac, mes gants, mes clefs et mon portable posé sur ma pile d’emmerdes, « Même pas fait mal. Na !». Ma poche ne sonnera plus…Bien tranquille ! J’ai la guitare fender de Keith dans le ventre, dans le cœur les Stones réunis avec leurs percussions du triomphe. Ma tête est habitée d’une joie si effrayante qu’il faut une force surhumaine pour que les autres la supporte … mes jambes sont si grandes, elles mangent les trottoirs, vous n’avez pas idée de leur appétit. Je marche ma joie…. Je sais pourquoi une musique de triomphe s’appelle une marche.

Je pense à elle sans cesse, comme une lumière :
« Grimpe en douceur,
Petit escargot,
Tu es sur Fuji ! ».

Il est là, devant nous, personne ne sait combien il est grand, immense, « Que tu es beau, toi qui nous annonce la vie ». Cette porte qui s’entre ouvre sur un « peut-être salut » me foudroie les tripes.

Tu as encore beaucoup à marcher toi aussi, ma petite grande, ma pet-scanneuse préférée. Ce n’est rien quand on sait qu’on va vivre. Même dans les « Bouches du Merdaillons » à « Pétaouchnoque-les-Marseillons. » Continue d’être là tout simplement et surtout, surtout <reste toi-même>.

J’imagine qu’on fait des enfants pour vivre des moments pareils non ?

La vie est là tout naturellement…. la vie, ce privilège."

Et voilà que Mam me fait verser une larme d'émotion ...

Quel beau cadeau que ton amie ait obtenu à la veille de Noël. C'est la victoire de la "vie" et pas n'importe laquelle, celle qui n'a pas de prix pour une mère, celle de son enfant, celle de son Trésor qui vaut tous les cadeaux ou l'or du monde au pied d'un sapin.

Bon, j'essaie de me remettre de mes émotions et encore merci pour cette grande bouffée d'oxygène qui changent des infos noires et cafardeuses que l'on peut entendre de certains médias.

Biz

Helinata

Ce type de nouvelles fait chaud au cœur. On est là à préparer Noël dans l'effervescence des casseroles et on se prend à oublier les tristesses des uns et les maladies des autres. Ces maladies tenaces qui rongent ceux que nous aimons et nous laissent totalement désemparés voire inutiles.

Je souhaite à tous ceux qui connaissent la douleur, la maladie et la peine de voir briller ce soir une belle étincelle d'espoir, de guérison et de bonheur. L'étoile du berger n'est pas loin...

Et un message d'espoir comme celui-ci donne des ailes... chouette !

Suite, après une autre vérification :

AVRIL 2009


"Dimanche encore l’épreuve était devant moi, elle m’attendait. L’angoisse de l’anticipation appartient à l’expérience ? Il n’empêche que la toux sèche qui l’incombe depuis deux mois m’inquiète, j’aurais voulu un bon vieux sirop de grand-mère, du genre de ceux qu’elle prenait avec insouciance, avant tout ça, quand une pastille, un sirop suffisait à la guérir.

Je pressentais que lundi, au moment de l’action, mon énergie se rassemblerait. Mais dans l’attente, hors de l’enceinte du « combat », la nervosité », la peur, l’appréhension se levaient. Il me fallait accepter cette non-maîtrise.
QUE FAIRE QUAND ON NE PEUT RIEN FAIRE ?

Lundi, l’attente du verdict. Je suis à l’enterrement de ma Tante Marcelle, le portable veille dans ma poche et ne quitte pas ma main, et mes larmes coulent surtout (pardon petite tante) pacque, où que son âme se trouve, égoïstement, je lui demande de prendre soin de ma petite fille qui, en ce moment précis, se glisse avec un métallique de robot précis, dans le grand tube blanc, avaleur d’enfant malade, et qui va, sans état d’âme, recracher ses grandes images noires.

Je marche sur ces fils de téléphone pendant des heures, avec mon amour au bout de mon bras tendu, comme un parapluie pour me tenir en équilibre. Ca y est ! Trop con cette sonnerie guillerette ! Sa photo, son nom apparaît : allo maman !
Vite…. j’essaye d’interpréter le son de sa voix… et tout de suite …
« PAS D’ANOMALIE »……

C’est comme si elle me vidangeait ! Mon soulagement est lourd et pourtant je ne suis remplie de rien ! Je ne suis ni gaie ni triste. Mais je peux être tout l’un ou tout l’autre avec excès. Elle papote dans mon oreille et dans son babillage…. l’âme circule…et j’oublie les chagrins que je quitte. Je m’oublie moi-même tant les mots me grisent et entraînent mes idées revenues. Le printemps à Chambéry est d’une déchirante beauté, une de ces saisons où, comme la santé dans ses veines, la nature la plus morte se remet à bourgeonner, où l’on voudrait être un oiseau et ne se consacrer qu’au plaisir de vivre. A ces moments là, il suffit d’un zéphir pour vous rendre vos 20 ans.
Mon cœur reconnaissant cherche à dire Merci. Je m’arrête devant une petite église fermée, du« vieux Chambé ». A l’abri des murs, un enclos vert plein de pâquerettes pour m’y cacher. Je m’y répands. La réalité me prend de vitesse. C’est l’émotion absolue. Alors, je fonds en larmes pour moi toute seule, sans bruit.

Dorénavant, parmi les nombreux autres qui m’habitent, il y aura la pauvre « vache- du-presbytère-qui-bouffe-les-pâquerettes » Ce qui est terrible après ce genre d’aventure, c’est que la vie continue…. Bien sûr j’ai envie de raconter ! Mais Il y a une impossibilité à raconter le sublime. Soit on n’est pas intéressant, soit on est comique."

j'ai vécu deux angoisses terrible avec un de mes fils, la 1er quant-une toux ne passait pas et et 3 semaine d'antibiotique ne faisait rien, le toubib change d'antibiotique et finis l'angoisse, la 2em quand ce petit bonhomme décide de suivre le chien , voisins pompiers plusieurs heures d'angoisses proche de la folie, retrouver avec le chien !
une autre angoisse du à une malveillance pendant 2ans ont a du se battre , on a gagné mais on ya laissé une partie de notre énergie !
quant on touche aux enfants c'est le pire qui m'est arrivé ainsi qu'à ma femme!
Toute ma compréhension dame du lac et à votre amie surtout!

Du coup, elle avait promis.... un pèlerinage à Chartres. Chose faite.

PARIS/CHARTRES : Chiche !

Je m’écris à moi-même, pour me dire des choses que je ne pourrais pas comprendre autrement. Mes aventures m’arrivent quand je les raconte. Est-ce encore de l’enfance ! Mais est-il bien nécessaire de comprendre quelque chose pour le sentir ?

Hier jeudi j’ai marché pour Elle dans la Beauce de Rambouillet à Chartres. Bel exercice pour revenir de l’AVOIR à l’ETRE.

Dix heures du mat. Le ciel est une palette soufflée, une huile à la brosse large sans cesse retravaillée.

Je pars me perdre dans des verts-sapin, des jaunes paille-de-blé sur des fonds de labours, je marche dans la couleur, c’est du Van Gogh qui bouge. Il y a des chants et des champs que je suis seule à entendre. Je m’offre l’automne à peindre moi-même. Mes Nike vertes mangent le macadam et le transforment en tapis roulant du Bon Marché, elles ne touchent plus terre pour cause de dialogue.


Je pars à la recherche d’une tempête d’absolu, de profondeur, de force, de dépassement, de divinité, à la recherche d’un Dieu que j’imagine comme une forme de conscience suprême, bien lucide qu’entre le degré le plus élevé de conscience et le mien, la différence est encore plus grande qu’entre le mien et celui d’un fétu de cette paille sèche qui borde ma route. Je pars pour regarder la vie dans les yeux.


Je m’étais préparée à marcher au travers d’un brouillard émotionnel, avec comme seul fuel dans mon moteur : l’exaltation, le bouleversement, la profondeur.

Mais dès le départ, je tente de me remémorer ma motivation, mon vœu, mais rien n’arrive. J’ai effacé l’avant, je me dérobe face à l’avenir, je suis un sympathique présent, léger, sur le point de s’en aller faire une ballade, petite boule creuse qui roule sur la route…. Dans un joyeux babil entre amis….


Mais où elle est cette cathédrale ? Dominique, mon maillot jaune, m’avait dit : tu verras on la voit longtemps avant d’arriver, et elle à l’air de reculer à mesure que t’avances.... Ben…Rien… les deux flèches sont comme des cornes d’escargot peureux. Pas encore sorties. J’ai encore beaucoup à marcher…. C’est pour ça !


Madame vous devez la mériter ! Sans blague ? Mériter le Temple de la Raison ? Trop cool… et sinon quoi de neuf ? 1594 Riton de Navarre y est sacré Roi de France. Quand je pense que Chartres est la première ville à avoir été reliée à Paris par le train…. Ya parfois d’ces ironies…

Et ça dure… ça dure… et une petite baisse de régime s’est pointée… la pluie aussi….



J’ai eu du mal dans la dernière longueur,
le long de l’Eure
dans ce parc, à la 8ème heure
où je croisais ces crétins de joggeurs
ces Smarties de couleur
sautillant en entrechats, après aussi leurs 8 heures…..



MOI ? J’ai marché avec la grâce d’un allemand au mois d’Aout qui glisse parce que ses tongs sont trempées de sueur. En fatigue force douze… Il me reste deux neurones… Je rêve d’être enrobée de morphine. Je frime…. Tout va bien…. Je suis aussi crédible que Sarko qui rogne les niches fiscales et disant qu’il n’augmente pas les impôts.

Je suis l’inverse d’un joueur du Milan AC, pas du genre à se tordre de douleur pour que dalle.

Allez avance ! je traverse la ville maintenant et j’ai toujours pas vu les flèches….


Entre deux murs sombres d’une ruelle qui monte…..J’ai l’âme bienveillante. Et..

LA VOILA! ELLE ME SAUTE AU VISAGE…immense, lumineuse, éclairée du soleil du soir. Si brillante que je n’ai pas vu le panneau : Attention désillusion imminente ! « Il est 18H45 et je FERME à 18H30 »

J’ai regretté de ne pas être équipée d’une fonction retour ¼ d’heure plus tôt.

J’ai regretté de ne pas avoir des ailes aux Nike vertes.

J’ai regretté comme la fable de ne pas être partie à point.

Et puis, je suis devenue toute petite. Des pieds à la tête, je suis gris-foncé.

Je me suis assise une poignée de minutes sur les marches devant les échafaudages de la façade puis nous avons couru à la gare.


De retour, le monde est incroyablement ordinaire.


Je vais laisser reposer mes prières dans ma mémoire, pour les murmurer plus tard, au fond d’une autre église, dans l’avion qui part, ou dans la salle d’attente d’un hôpital avant le scanner.

En plus, elle écrit vraiment bien !
Bravo à elle, et bises à toi,
Rup

Je suis d'autant plus touchée par ce message, que j'ai une amie très proche qui vit le mm calvaire avec sa fille de 12 ans.
Elle aussi est en rémission ouf, et pour connaitre les émotions de sa maman et de toute sa famille, et parce que j'aime beaucoup cette petite fille si courageuse, merci Mam pour ces beaux messages.

Si votre amie est passée, comme il m'a semblé comprendre, dans les bouches du Rhone, peut être se sont elles croisées (avec mon amie) dans les couloirs de la Timone.

Merci pour ce magnifique message... témoignage !
je suis toute chamboulée...
Beaucoup d'Amour à toutes les deux....
Je suis allée à Chartres, il y a un mois.... (mais sur 4 roues....)