Seigneur, Maître des pots, des brocs et des marmites,qui sont dans ma cuisine et dont j'ai le souci, je ne puis être , hélas, la sainte qui médite, assise aux pieds du Maître, ou qui brode pour lui, avec des blanches mains, la chasuble bénite.Alors, que je sois sainte en besognant ici!
Donnez-moi de vous plaire en ranimant la flamme, en surveillant la soupe, en récurant l'évier. De Marthe j'ai les mains, que de Marie j'aie l'âme! Quand je lave le sol, à genoux sur la dure, je pense que vos mains ont touché nos souillures et se sont endurcies, exerçant un métier. De prier longuement , je n'ai pas le loisir; pourtant je dis encore :"Réchauffez ma cuisine au feu de votre amour". Que votre paix Divine corrige les excès de mon humeur chagrine, et fasse taire aussi mes envies de gémir.
Vous aimiez tant, Seigneur, à nourrir vos amis, sur la montagne, au bord du lac, ou dans la chambre... Quand je le servirai, le repas que voici, ce sera vous, Seigneur, qui daignerez le prendre, car c'est vous que je sers en les servant ici.
En Pratique
Comment résoudre en nous-même le divorce - si longtemps encouragé par certaines interprétation chrétienne- entre l'action et la contemplation, sinon en dévellopant l'attention à chaque geste du quotidien et en l'habillant de ferveur? C'est ce que rappelle ce texte anonyme tiré de Paraboles pour aujourd'hui, Droguet & Ardant . Il souligne combien l'union entre la Terre et le Ciel commence en nous-mêmes, au quotidien, fût-ce au milieu des casseroles. L'Esprist de service ne souffle-t-il pas où il veut ?
Prier n° 305 octobre 2008