Comme le sujet risquait de dériver au sujet du « mental supérieur » des gallinacés je me suis permis d’envoyer ce message dans ‘humour’.
Complètement désolé car c’est encore moi qui ai lancé la polémique (Victor, je sais c’est facile et douteux), au sujet des gallinacées d’élevage intensif et du « mental supérieur ».
Mais j’ai retrouvé un jugement de la cour d’appel de Riom (pas loin de chez moi) qui devrai faire jurisprudence en ce débat (même si les gallinacées sont un peu malmenés par ce jugement, ils sont tout de même gagnants face aux glandus de la ville, qui sous prétexte de s’acheter une maison a la campagne voudrait en changer les us et coutumes du lieu)
« Attendu que la poule est un animal anodin et stupide… »
Au lieu-dit La Rochette, village de Salledes (Puy-de-Dôme), un conflit de voisinage opposait le sieur Rougier à ses voisins, les époux Roche, propriétaires d'un poulailler que le premier estimait trop proche, trop bruyant et trop malodorant. Saisi de la querelle, le tribunal de Clermont-Ferrand avait donné raison aux plaignants et ordonné la destruction dudit poulailler fauteurs de troubles. Furieux, les époux Roche ont fait appel de la décision du tribunal devant la cour d'appel de Riom qui leur a donné raison en ces termes:
"Attendu que la poule est un animal anodin et stupide, au point que nul n'est encore parvenu à le dresser, pas même un cirque chinois; que son voisinage comporte beaucoup de silence, quelques tendres gloussements et des caquètements qui vont du joyeux (ponte d'un œuf) au serein (dégustation d'un ver de terre) en passant par l'affolé (vue d'un renard); que ce paisible voisinage n'a jamais incommodé que ceux qui, pour d'autres motifs, nourrissent du courroux à l'égard des propriétaires de ces gallinacés; que la cour ne jugera pas que le bateau importune le marin, la farine le boulanger, le violon le chef d'orchestre, et la poule un habitant du lieu-dit La Rochette, village de Salledes (402 âmes) dans le département du Puy-de-Dôme.
Par ces motifs: statuant publiquement et contradictoirement, infirme le jugement, déboute le sieur Rougier de son action et le condamne aux dépens...".
(Cour d'appel de Riom, 1ère chambre civile, 7 septembre 1995.)