La saint Valentin

L'origine de la Saint-Valentin, bien connue de nos commerçants actuels, se tient dans les temps les plus reculés. En effet, le mois de février est depuis toujours considéré comme une période de purification, d'hommage à la lumière, de remerciements à la Terre pour la venue du printemps prochain. C'est le mois où la sève commence à frémir, qui porte l'espoir des futures moissons.
Plusieurs fêtes annuelles, telle Imbolc, la Chandeleur, sont d'anciens rites de purification et de fertilité au sortir de l’hiver. Le couple divin est aussi fêté : la période de mi-janvier à mi-février était le mois de Gamélion, consacré au mariage sacré de Zeus et d'Héra.

Puis février vit apparaitre les fêtes consacrées aux dieux solaires de la fécondité, des bergers et des troupeaux. Les dieux solaires sont à l'honneur, comme Pan, Faunus, Inuus ou Lupercus.
Lupercus fut à l'origine des Lupercales, à moins que ce ne soient Romulus et Remus, en l'honneur le la louve qui les allaita. Cette fête se tenait le 15, et les Luperques sacrifiaient des chèvres et des jeunes chiens.
"Après le sacrifice, les Luperques découpaient en lanières les peaux des chèvres immolées; puis ils parcouraient la ville presque nus, et frappaient de leurs courroies toutes les personnes qu'ils rencontraient, et particulièrement les femmes. Celles-ci, du reste, venaient d'elles-mêmes au-devant des Luperques, car elles croyaient que cette cérémonie avait la vertu de les rendre fécondes.
À la veille de cette fête, les jeunes gens déclaraient leur amour l’un pour l’autre, faisaient leur demande en mariage ou choisissaient leur partenaire pour l’année. Il y avait aussi un rituel sportif au cours duquel de jeunes hommes masqués, représentants les Luperci (jeunes loups), couraient autour du Palatin en frappant les femmes et le sol avec des fouets faits de peau de chèvre, pour appeler la fertilité. Lupa, la louve, avait allaité Romulus et Remus, fondateurs de la ville."
Le soleil est associé à la lune. Les anciens rituels du matriarcat ne furent pas évincés d'un seul coup, la louve en étant la représentation, ainsi que Junon Lucine, associées toutes deux aux Lupercales. Ainsi est reconstitué le couple divin.

Puis arriva le christianisme, et le pape Gélase, en 496, mit fin à ces rituels païens. Pour accommoder les fidèles (enfin, pour garder son troupeau...) il substitua à l'ancienne fête celle de Valentin, un martyr mort le 14 février. La connotation de purification et de fécondité fut toujours présente :
L'hagiographie et la légende présentent Valentin, moine qui vécut à l'époque du règne de l'Empereur Claude II, comme celui fut tué pour avoir marié, en cachette du pouvoir romain, des couples amoureux, ou pour avoir permis qu'une jeune aveugle prénommée Julia, fille de son geôlier, retrouve la vue. Julia, après le martyr de son sauveur, planta sur sa tombe un amandier, devenu un des symboles de l'amour.

merci M'dame pour cette explication

madame_dulac a écrit:

.... Julia, après le martyr de son sauveur, planta sur sa tombe un amandier, devenu un des symboles de l'amour.

D'où la chanson de Brassens : "L'amandier"

Nan c'est pas des blagues ! L'était cultivé le Georges.


"J'avais l'plus bel amandier
Du quartier
Et, pour la bouche gourmande
Des filles du monde entier
J'faisais pousser des amandes
Le beau, le joli métier !

Un écureuil en jupon
Dans un bond
Vint me dir': " Je suis gourmande
Et mes lèvres sentent bon
Et, si tu m'donn's une amande
J'te donne un baiser fripon !"

" Grimpe aussi haut que tu veux
Que tu peux
Et tu croqu's, et tu picores
Puis tu grignot's, et puis tu
Redescends plus vite encore
Me donner le baiser dû ! "

Quand la belle eut tout rongé
Tout mangé
" Je te paierai, me dit-elle
A pleine bouche quand les
Nigauds seront pourvus d'ailes
Et que tu sauras voler ! "

" Mont' m'embrasser si tu veux
Si tu peux
Mais dis-toi que, si tu tombes
J'n'aurais pas la larme à l'oeil
Dis-toi que, si tu succombes
Je n'porterai pas le deuil ! "

Les avait, bien entendu
Toutes mordues
Tout's grignotées, mes amandes
Ma récolte était perdue
Mais sa jolie bouch' gourmande
En baisers m'a tout rendu !

Et la fête dura tant
Qu'le beau temps
Mais vint l'automne, et la foudre
Et la pluie, et les autans
Ont changé mon arbre en poudre
Et mon amour en mêm' temps !"