Les symboles évoquent des réponses bien plus complexes que tout ce que nous pourrions suggérer par les mots, les interprétations ou les explications, quelles que soient la beauté et la clarté du texte.
Ils évoquent une réponse bien plus riche, fondée sur un concept hautement spirituel d’une globalité du corps, de l’esprit et de l’âme, que la psychologie ne pourra jamais parvenir à saisir.
Ceux qui ont étudié les scupltures et les peintures et les vitraux des maîtres artisans du Moyen-âge ou qui se sont immergés dans l’égyptologie le savent de leur propre expérience.
Pauwels et Bergier, écrivains et mystiques français, ont fait un commentaire éclairé de cet aspect du symbolisme ancien et des initiés qui en ont fait usage :
« Ils....gravaient sur la pierre leur message hermétique. Des signes incompréhensibles pour ceux dont la conscience n’avait pas subi de transmutation...
Ces hommes ne tenaient pas au secret par simple amour du secret, mais à cause de leurs découvertes sur les Lois de l’Energie, de la matière et de l’esprit, qu’ils avaient faites en étant dans un autre état de conscience et qu’ils ne pouvaient pas communiquer directement. »
Les initiés égyptiens n’étaient les seuls à employer les symboles de cette façon ; le symbolisme est une sorte de communication efficace et instinctive qui est utilisée depuis des millénaires par les sages et les initiés de toutes les grandes traditions et religions.
Les Egyptiens de l’Antiquité n’appliquaient pas le symbolisme au seul domaine de la religion et du savoir. Pour les gens de cette époque, ces deux domaines se confondaient, présentant simplement deux facettes d’une même réalité ; ils l’utilisaient aussi pour renforcer l’origine divine et asseoir le pouvoir et la lignée des pharaons.
Sur les peintures, pharaon porte la double couronne de la Haute et basse Egypte.Son front est orné du symbole jumeau de la tête du faucon et du cobra , qu’on retrouve également sur les masques mortuaires.
Pharaon est l’incarnation vivante du Dieu Horus, comme l’atteste l’emblématique tête de faucon . La tête de cobra donne lieu à deux interprétation symbolique qui sont liées : c’est à la fois le siège de la sagesse et le symbole de l’ascendance divine......
.....L’étendue de la symbolique rattachée aux Neters, les dieux égyptiens, a semé la confusion dans nos esprits contemporains.L’exemple actuel le plus proche de ce panthéon pourrait être celui de la religion hindouiste, dont la multitude de divinités n’est finalement que l’expression des multiples facettes d’un seul et même dieu.
Shwaller de Lubicz écrit à ce propos :
« L’étude des différents texte montre qu’en réalité, depuis l’Ancien Empire, on ne fait qu’affirmer la foi en un seul dieu unique, éternel et sans nom ; le Neter des Neters, infini et impénétrable. Parallèlement à cette vision, existe un panthéon constitué d’un nombre considérable de Neters, ou principes....Ces Neters se retrouvent dans divers « systèmes théologiques » enseignés en des lieux et des temps différents.
Ainsi, l’apparente pléthore de dieux et de déesses – les Néters – n’est là que pour évoquer les différents aspects d’un Dieu unique. L’Egypte pourrait donc bien être le berceau originel du monothéisme.
Celui qui ouvre le chemin
Certains dieux de l’Egypte antique avaient des têtes d’animaux et certains animaux étaient réputés posséder des attributs divins, comme Oupouaout le dieu-renard du désert, « celui qui ouvre le chemin ».
Durant l’hiver 1879, un ouvrier arabe qui se tenait près de la pyramide d’Unas, à Saqqarah, remarqua un renard du désert dont la silhouette se découpait à contre-jour dans le soleil couchant.
L’animal se comportait bizarrement. Il avançait, s’arrêtait puis se retournait vers l’homme comme pour l’inviter à le suivre.Il s’éloigna enfin, disparaissant dans une lézarde de la face nord de la pyramide.
Imaginant peut-être de découvrir un trésor, l’homme s’engouffra à son tour dans un boyau dont il s’extirpa avec difficulté.Il était parvenu dans une vaste chambre à l’intérieur de la pyramide. Lorsqu’il alluma sa lampe-torche il découvrit avec émerveillement les hiéroglyphes qui recouvraient de turquoise et d’or les murs de la pièce.
Plus tard, on trouva des inscriptions similaires dans d’ autres pyramides, plus de 4000 vers composés de poèmes et de formules magiques.
Le premier à étudier ces textes in situ fut le Pr Gaston Maspéro, directeur général des fouilles et antiquités égyptiennes. De même que le renard du désert avait permi l’exhumation du « trésor » hiéroglyphique d’Unas, les textes des Pyramides allaient « ouvrir » un long et tortueux « chemin » à paritr de leur traduction.
Ils offraient la possibilité de comprendre en profondeur les croyances en vigueur à l’époque d’Unas, mais aussi la gnose originelle qui, au moment où ces textes furent écrits, remontait déjà à un lointain passé.
Le Pr Maspéro affirma que la plupart de ces hiéroglyphes étaient la version écrite d’une tradition beaucoup plus ancienne remontant très loin dans la préhistoire égyptienne, précédents les évènements décrits dans le Livre de l’Exode d’au moins deux millénaires, et le Nouveau Testament d’environ 3400 ans.
Le Pr I.E.S. Edwards du British Muséum déclara sans équivoque : « les textes des Pyramides n’étaient certainement pas l’invention de la Cinquième ou de la sixième dynastie, mais trouvent leur origine dans un passé extrêmement reculé.
Pour ces deux grands égyptologues, il ne fait aucun doute que les textes des pyramides sont l’une des plus vieilles collections d’écrits religieux jamais découverts.
Mais ce n’est qu’en 1969 que Raymond Faulkner, professeur de langue égyptienne au Collège University de Londres, a publié ce qui fait désormais l’unanimité et que l’on considère comme la traduction de référence ds textes des Pyramides.
Il conclue son travail en écrivant qu’ils « constituent le plus vieil ensemble de documents sur la religion égyptienne et ses rites funéraires aujourd’hui existants. ».
Les hiéroglyphes turquoises et or découverts dans les pyramides de Saqquarah sont à prori une des plus anciennes expressions du savoir sacré, de la « sagesse ésotérique ».
Le symbolisme sacré de l’Egypte ancienne embrasse tout, il ne se contente pas d’exercer son influence à travers l’histoire jusqu’à nos jours, mais il plonge ses racines dans la nuit des temps.
Même s’ils l’ignorent, tout ceux qui aujourd’hui vivent leur foi à travers le monde, perpétuent une tradition qui est l’unique source spirituelle et ethnique du Judaïsme, puis du Christianisme et de l’Islam.
Extrait de: "le code sacré" - Tim Wallace-Murphy